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LFEE CDA - Reims sur un fil…

29 juillet 2023

Le CRNA Est est à son plein potentiel. Les prévisions de trafic les plus optimistes ne sont pas démenties ; les journées à plus de 3.000 vols s'enchaînent et effacent les records d’avant-crise. Mais les conditions météorologiques particulièrement dégradées de ce mois-ci ont fait resurgir les faiblesses structurelles d'un centre contraint d'évoluer toujours à la limite.

Un CSA pour mieux répartir les miettes

Le CSA local du 3 juillet s'est inscrit dans une volonté d'adapter les critères locaux aux nouvelles réalités du centre :

  • Un niveau d'effectif toujours trop faible ;
  • Une répartition déséquilibrée entre les équipes des PC et détachés qui accentue les renforts, en vases communicants ;
  • Enfin, un manque de viviers de chefs de salle dans certaines équipes.

Pour le SNCTA, les deux notes soumises au vote aux organisations syndicales sont des choix opérationnels qui relèvent avant tout des équipes. Sur sa proposition, le service exploitation a préalablement convoqué un groupe de travail entre équipes le 31 mai, pour arrêter ces nouveaux critères. 


En particulier, la note sur les renforts définit deux temporalités :

  • Jusqu’à J-60, l'équité entre les équipes est renforcée : les renforts sont déclenchés dès que le différentiel d'effectif opérationnel dépasse 1 (contre 2 auparavant) et les temps partiels sont inclus dans le calcul ;
  • Entre J-60 et J-30, la prévisibilité des absences est améliorée. À l'initiative du SNCTA, le régime est simplifié et s'aligne sur celui qui existait déjà pour la prise en compte des nouveaux qualifiés dans les quotas d'absences. Les renforts entre équipes restent possibles dans cet intervalle, mais ils sont conditionnés par l'accord des équipes concernées. Cela permet de s'adapter aux absences longues durées imprévues sans déstabiliser toutes les RH des équipes avec un préavis trop court.

Depuis le vote, deux changements sont intervenus. Ils ont été conditionnés par quelques ajustements finalement acceptés par le service. Le volontarisme des équipes se vérifie ; la mesure a vocation à améliorer le dialogue entre la gestion RH et les équipes.

D’autre part, suite à l’arbitrage du GT critères, un quota de détachés et d’experts opérationnels par équipe est expérimenté afin de mieux répartir les contrôleurs hors salle entre les équipes. Au-delà de ce seuil, une recherche de rééquilibrage entre équipes est initiée. 

Le SNCTA est satisfait de la méthode de travail mise en place avec le service et du climat constructif du GT critères qui ont permis de trouver ce nouvel équilibre.

Affiner le seuil de rééquilibrage entre équipes est en effet devenu incontournable vu le niveau des effectifs du centre.

Cette logique atteint toutefois ses limites : il  paraît désormais difficile de pousser ces curseurs encore plus loin.

Enfin, suite à de longues discussions en CSA local, le SNCTA attend prochainement des progrès sur la prise en compte des congés paternité, pour aboutir vers une meilleure égalité de traitement.

Dépassements d’UCESO : l’alerte rouge

L'absence de marge se vérifie cet été avec la résurgence des dépassements d’UCESO. Les barres orageuses ont très significativement accru la complexité sur secteur et déstabilisé l’ensemble du réseau. L’amélioration du suivi FMP les nuits, en cœur de semaine, est une piste de réflexion qui ne va pas résoudre tous les problèmes

Il s’agit d’un énième patch qui ne doit pas occulter le problème principal : une sous-offre chronique, et un fonctionnement qui tutoie les limites. L’offre en secteurs est systématiquement prévue à N pour N, parfois pendant plusieurs heures. Le moindre imprévu est sanctionné par un dépassement d’UCESO. Le SNCTA rappelle que ces évènements sont des problèmes de sécurité majeurs auxquels il convient d’apporter une réponse.

Les prévisions de trafic de l'automne restent particulièrement élevées. Il est acquis que l'offre sera insuffisante. 

Or, les effets des écarts significatifs entre offre et demande sont connus : des conditions de travail particulièrement difficiles ; un service dégradé et un trafic qui s’étale jusqu’au milieu de la nuit.

Le SNCTA demande au service et à la DO de lui présenter leur stratégie pour protéger les contrôleurs sur secteur dans les mois à venir.

Les progrès du dialogue social au niveau local ne peuvent à eux seuls dissimuler les carences de l’échelon central. 

L’an dernier, le SNCTA écrivait : « la DSNA doit apporter des réponses pour le mois d’octobre. Des solutions existent, mais elles doivent être anticipées ». Une fois encore, les vacances à la DSNA se résument à une vacance de la DSNA.

Certes, un protocole est en cours de négociation mais le trafic n’attend pas. La stratégie de cet automne doit être discutée au plus vite !